La Salle, route de Poillé - 72430 Asnières sur Vègre - France
La faune est de retour...
Abeilles, papillons, oiseaux, lapins, lièvres et cervidés réinvestissent la zone naturelle du Jardin Mosaïque. Et les taupes ne sont pas à oublier ! Elles réalisent les travaux de drainage avec leurs galeries dans les argiles lourdes et humides. Elles remontent à la surface une bonne terre végétale si utile pour le jardinier ! Tout cela, pour le grand bonheur de ce dernier...
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Pour sa première saison, le Jardin Mosaïque a eu la joie de découvrir une ruche sauvage. Celle-ci était implantée en plein milieu d'un massif de fleurs.
Grâce au savoir-faire de François Beaugey, apiculteur amateur depuis plus de 40 ans, nous avons réussi à transférer ce cadeau de la nature dans une ruche classique. Si la colonie
passe le cap de l'hiver, elle devrait animer à nouveau notre jardin au printemps prochain.
En tout cas, petits et grands jardiniers se sont délectés du miel « mille fleurs » qui nous a été offert, preuve vivante que la nature reprend vite ses droits dans un
jardin naturel.
Au printemps et en été, nos visiteurs peuvent apprécier la densité et la variété des papillons présents dans le jardin. Plusieurs raisons peuvent être avancées. Tout d'abord, sur de grandes surfaces ont été implantés de nombreuses variétés de vivaces et arbustes dont une grande part possède des fleurs riches en nectar. Ensuite, l'absence de tout traitement chimique permet de préserver non seulement les papillons mais aussi toute une multitude d'insectes et invertébrés. Enfin, et non des moindre, le fait de laisser volontairement une grande partie du terrain en réserve ainsi que tous les arrière-plans en prairie naturelle, permet aux papillons de trouver des refuges naturels (tiges creuses...) en hiver et surtout des plantes hôtes pour démarrer leur cycle au printemps. Ainsi, sur quelques ronds d'orties ont été observées de nombreuses chenilles noires ... qui se sont transformées en centaines de papillons dénommés à juste titre « Belle-Dame (vanessa cardui) ».
Le Jardin Mosaïque est né de prairies. Excepté deux chênes centenaires et des haies de grands arbres en périphérie, il n'y avait à la naissance du jardin, début 2005, que de l'herbe rase. Donc, peu d'oiseaux sauf dans les haies.
Chaque hiver, des dizaines d'arbres et arbustes sont plantés, ornementaux au début, puis d'essence forestière pour densifier les arrière-plans et la zone refuge. Nous privilégions notamment des espèces attractives d'arbustes pour les oiseaux (sureau, prunelier, aubépine...). Les ronciers sont maintenus. Les prairies fauchées tardivement apportent gîte et couvert , y compris en hiver, car certaines zones riches en graines nourricières ne sont coupées qu'au début du printemps.
Depuis, les oiseaux refont leur apparition : gobe-mouches, mésanges bleues et pigeons ramiers ont niché sur le site. Les nids apparaissent à nouveau dans les fourrés.
Mais la bonne surprise est venue des bâtiments du corps de ferme qui hébergent, pour notre plus grand plaisir, trois couples de chouettes chevêches (celles-ci y nidifient chaque année) et un faucon crécerelle.
Plusieurs colonies de lapins se sont régalés des premières plantations !
Cet animal grignote et déchiquète plus qu'il ne mange les végétaux. En fait, il occasionne des dégâts par curiosité, voire énervement face aux nouveaux intrus végétaux que l'on cherche à
implanter sur son territoire. Pour preuve, lors du démarrage du potager pour sa première saison (mai 2009), les lapins se sont délectés en deux ou trois nuits d'une bonne trentaine de choux. Cinq
choux rouges ont été délaissés et ont pu arriver à terme. Par contre une dizaine de choux implantés en milieu d'été n'ont subi aucun dégât... Les lapins du secteur avaient accepté ce nouveau
potager et ont même commencé à y creuser des terriers sans toucher aux légumes.
En conclusion, nous avons signé un pacte de non-agression avec ces sympathiques rongeurs qui se sont habitués à notre présence à tel point que certains se laissent approcher à cinq mètres... et
guider au son de la voix.
Depuis trois ans, au début de chaque printemps, un jeune levreau s'ébat dans le parcours de la prairie mise en réserve. Un couple de lièvre, certainement les parents, sont souvent visibles dans cette zone en fin d'hiver. Nous en voyons ensuite dans l'ensemble du jardin le reste de l'année... Cela démontre encore l'intérêt de mettre une zone en réserve dans tout jardin, quelle que soit sa taille.
Et oui, sur un petit territoire (2,5 ha ouverts à la visite et 2 ha de prairies), il nous arrive de voir passer des chevreuils qui marquent leur présence par quelques grignotages et écorçages sur les jeunes plants forestiers. Pour la deuxième saison (en juin-juillet 2009 et auparavant en 2006), nous avons pu observer à plusieurs reprises une biche qui a certainement dû profiter des fauches très tardives des prairies pour mettre bas son petit au milieu des herbes hautes. Quelle frayeur...puis quel ravissement pour Madame la jardinière qui l'a vu détaler au milieu des plates- bandes de fleur un matin de juillet !